gray small bird on green leaves

“Anger is only one letter short of danger”.

“La colère est la première défense d’un fou tandis que le silence est le premier argument d’un sage”. Landry Makana

La colère est l’expression d’une frustration, d’une souffrance, d’un besoin non assouvi, d’un manque de reconnaissance ressenti. Elle est le reflet d’un mal-être, une émotion négative qui altère la quiétude, l’harmonie du corps et de l’esprit. La colère ne règle rien, bien au contraire, alors pourquoi est-elle notre réaction première pour ne pas dire primitive, lorsque nous sommes confrontés à l’indicible. Que se passe t-il dans notre for intérieur ?

L’Ego est vaniteux. La faible estime de soi, le manque de confiance en nous fait que nous nous sentons jugés, dénigrés, non respectés, ce qui provoque notre courroux. C’est en fait la croyance que nous avons de nos incapacités qui génère notre animosité. La colère que nous ressentons, que nous exprimons, est la résultante de notre sentiment de perte de contrôle. La colère est l’expression d’une présupposée victime. Lorsque le “feu” nous traverse nous devenons prédateur.

Il ne s’agit pas de refouler nos élans colériques mais de prendre du recul, de la distance pour analyser, comprendre ce qui se passe en nous. Connaitre les raisons de cet état perturbateur pour nous et pour les autres, apprendre (par des techniques de respiration, par la méditation) à gérer nos pulsions dévastatrices dans l’ultime but de nous recentrer, de reprendre le contrôle, n’est pas chose aisée. La colère c’est dire “non”, s’opposer, montrer que l’on existe avec un sentiment profond de supériorité , elle relève du réactif non du réflexif. Nous avons le droit de ne pas être d’accord avec quelqu’un, avec une situation, acceptons-le mais détachons-nous de cette émotion négative. Nos représentations, nos interprétations interfèrent dans la maitrise de nos comportements. La colère relève de l’impulsivité, d’une absence de gestion de nos émotions.

Garder son self-control face à l’irrecevable n’est pas un signe de faiblesse ou un aveu de soumission, mais l’ouverture à l’équilibre. Nous aspirons au bonheur mais comment être heureux lorsque se déverse sur nous cette lave sulfureuse. La colère c’est être centré sur soi, s’évanouir dans l’obscurité, la bienveillance c’est considérer l’autre, retrouver la lumière intérieure. S’intéresser à une pensée égotique c’est accorder de l’importance, du crédit à la turbulence, la nourrir, lui permettre de nous envahir, de nous submerger. Ce sont les blessures de l’Ego orgueilleux qui nous éloignent de la bienveillance. Comme vous le savez, deux pensées, deux émotions diamétralement opposées ne peuvent coexister simultanément… nous avons le pouvoir de choisir la bienveillance.

La bienveillance est le reflet positif de notre capacité à nous adapter, elle n’est pas la reddition. Elle est une ouverture de l’esprit envers les autres, elle est la compréhension sans asservissement. L’Ego est accaparant, vindicatif, il nous rappelle sans cesse qu’il est là. Le regard des autres n’est qu’une information, pas la vérité absolue, laissons passer les mauvaises pensées, libérons-nous. Affranchissons-nous du diktat de l’Ego. La bienveillance est intimement reliée à la spiritualité, elle relève de l’humilité, de cet état d’indulgence envers les autres et envers nous-mêmes. Nous pouvons incontestablement diminuer voir annihiler notre animosité en purifiant notre esprit. La bienveillance est une attitude silencieuse, non intéressée, dépourvue d’attentes égoïstes, extérieure en tous points à la manipulation, elle est l’épanouissement. Avez-vous remarqué comme nos comportements pernicieux nous empoisonnent et empoisonnent les autres, le seul antidote à cette intoxication est de pratiquer le bien. Nos réflexions s’attacheront à la pratique de la réprobation de notre égocentrisme, de l’individualisme avéré et destiné à nous asservir dans notre quête de reconnaissance, à un plaidoyer pour la bienveillance.

Apprenons à nous connaitre, à identifier les causes de notre perte de contrôle, décidons d’abandonner la colère. “Silence is the best answer to the stupid”.

Etre l’observateur, se détacher ne relève pas de la psychose mais de la raison…