close up of white orchids in bloom

“Une personne consciente ne se réjouit jamais du malheur des autres”.

“Happiness can be found even in the darkest of times, if one only remembers to turn on the light”. A. Dumbledore

Avez-vous remarqué comme il est parfois difficile d’apprécier le bonheur d’un ami, d’un parent, d’un collègue de travail ? Face à la bonne nouvelle que l’autre veut nous faire partager, on se sent tout à coup démuni, sur la réserve, on se contrôle pour ne pas dire tout haut ce que l’on pense tout bas. Impossible d’être vraiment heureux pour ce chanceux, impossible de ne pas ressentir de l’injustice, de la colère parfois, de l’envie, de la frustration, de la peur peut-être. Apparait le spectre de la jalousie dans toute sa répugnance, pourtant il est à considérer que la personne heureuse ne nous prend rien, nous ne perdons rien à apprécier son bonheur, le “plus” pour l’autre n’est pas le “moins” pour nous. La jalousie est initiée par le manque de confiance en soi, une mauvaise estime de soi, un sentiment d’infériorité notoire accompagné d’une dévalorisation de soi, un sentiment d’insécurité. On ne jalouse pas le malheur, bienheureux celui qui est alors jalousé car il possède quelque chose ou côtoie quelqu’un d’enviable.

Que penser alors de celui qui se délecte du malheur de l’autre, malveillant il se gorge, se nourrit de la déconvenue de l’autre sans scrupule en toute impunité intérieure. Le malheur de l’autre active chez certains des mauvaises pensées qui leur font du bien. L’idée que quelqu’un d’autre puisse être dans l’affliction, rassure, peut même provoquer un certain plaisir. Eprouver une joie secrète à voir l’autre souffrir serait l’apanage de celui qui n’est pas pleinement heureux, car “les gens heureux ne perdent pas de temps à souhaiter du mal aux autres, ne se satisfont pas de la détresse de l’autre”. La jubilation que l’on peut ressentir face à la souffrance d’autrui, cette émotion humaine immorale que l’on cache, que l’on n’exprime pas car la bienveillance et l’empathie sont la norme sociétale, nous renvoie à notre propre souffrance.

Lorsque l’on se surprend à éprouver de la joie face à la peine, à la détresse de l’autre, de la satisfaction, du contentement, lorsque le malheur de l’autre devient un réconfort nous sommes alors face au syndrome de la Schadenfreude. La Schadenfreude est un sentiment puissant et destructeur. Cet état émotionnel malsain, malveillant n’est pas associé à un acte éhonté, sadique, dont nous serions l’instigateur mais relève de notre statut d’observateur. Face à nos frustrations nous haïssons le bonheur de l’autre. Voir quelqu’un se débattre dans le marasme de sa vie devient une consolation pour celui qui n’est pas heureux. Voir l’autre échouer génère un certain soulagement car alors nous ne sommes plus seul face à l’échec. Mais le plaisir “malin” est éphémère et renvoie l’égoïste, le jaloux, l’envieux à son insuffisance.

Il est un chemin miséricordieux que nous pouvons emprunter pour être dans la capacité à être heureux pour les autres : la Muditã. Elle est une pratique méditative et spirituelle, un concept inspirant, car oui on peut apprendre à être heureux pour les autres. Elle atteint notre moi profond. Etre heureux par procuration élève notre niveau de conscience. La Muditã c’est ressentir une joie bienveillante, sincère, altruiste pour la réussite de quelqu’un d’autre, c’est ressentir un plaisir intense, une satisfaction réelle empathique. Cultiver cette joie nous rend heureux, elle est sacrée et nous éloigne du sentiment négatif provoqué par la jalousie.

Et si être heureux pour les autres nous rendait heureux ? la compersion c’est se décentrer de soi pour s’ouvrir au bonheur de l’autre comme si ce bonheur était le nôtre, ce phénomène est porteur de joie. Souhaiter le meilleur à autrui nous apporte satisfaction et bien-être, nous éloigne de nos pensées obsessionnelles, nous procure le calme intérieur, réduit notre niveau d’anxiété et de stress. Ne nous laissons pas dévorer par la jalousie, l’envie, la colère, le ressentiment. Explorons, changeons positivement notre dialogue interne, faisons l’expérience de la bonté car “en célébrant le succès des autres, nous nous connectons au succès, c’est une loi naturelle”. “Par notre manière de penser et nos attitudes, nous construisons notre bonheur ou notre malheur”. Paul Verlaine

Rappelons-nous la loi du Karma, principe fondamental où tout ce que l’on fait (en actions, en pensées, ou en paroles) nous revient. Nous créons notre réalité. Apprenons à être heureux pour les autres. Initions-nous à la bienveillance. Ravivons la lumière qui est en nous…