
“Faith is a strong belief”.
“La croyance consiste à accepter les affirmations de l’Âme, l’incroyance à les nier”. Emerson
Tel le phénix qui renait de ses cendres, celui qui croit s’ouvre t-il à un renouveau existentiel ?
La propension de l’Homme à croire nous différencie des animaux. L’Homme peut appréhender l’irrationnel, le surnaturel. Les croyances de quelque ordre qu’elles soient, conditionnent nos décisions, nos expériences de vie sans que nous en ayons conscience. La croyance peut être religieuse, magique, liée à une superstition, associée à des phénomènes paranormaux, mystiques, à des capacités extrasensorielles. Elle peut aussi être scientifique, philosophique, historique (selon Janet). Elle est une réponse au maintien de notre équilibre physique, physiologique, psychique, émotionnel.
“Croire” est un mode de conscience, un acte personnel de pensée, une adhésion lorsqu’il s’agit de trouver du sens à notre expérience d’incarnation. “Croire” c’est s’engager avec confiance, c’est s’ouvrir à une vision nouvelle du monde. Nos peurs, notre désir d’embellissement de la réalité nous incite à faire taire la raison pour nous ouvrir aux croyances. Elles sont un antidote, un rempart contre nos angoisses, elles formatent notre confiance en nous, notre sentiment de contrôle, elles sont un nouveau pouvoir potentiellement dangereux car puissant. L’Homme a besoin d’être rassuré, guidé, la croyance est sécurisante, elle offre une nouvelle expérience intellectuelle, un engagement intérieur, une vision agréable, elle est une conviction. Subjective, la croyance n’est pas la vérité universelle, elle constitue une partie de notre identité.
Les croyances nous sont bénéfiques, elles nous permettent de cicatriser notre Ame, d’affronter l’inacceptable, d’augmenter notre résilience face à l’adversité. La question que l’on peut être amené à se poser est la suivante : nos croyances sont-elles le reflet de nos peurs, nos croyances sont elles une force ou une faiblesse ?
La croyance peut être associée à une faiblesse car en discordance avec la raison, le savoir. Le “croire” et le “savoir” s’opposent, la croyance relève de l’hypothétique, elle n’est pas une certitude. La démonstration rationnelle de la croyance est impossible, elle reste une probabilité dans le meilleur des cas. Elle s’avère être nécessaire à l’Homme, elle se substitue à la raison lorsque celle-ci ne peut répondre à notre demande de savoir. Elle nait d’un manque à combler. “J’ai du abolir le savoir et lui substituer la croyance” disait Kant.
La croyance, puisqu’opposée et dissociée du savoir peut être considérée comme une faiblesse, reliée indubitablement à l’ignorance, à la crédulité, à la naïveté et la non-maitrise. Elle est considérée cependant comme une force de par la conviction émergente de celui qui croit, la détermination de son détenteur et les opportunités qui lui sont assimilées.
L’Homme est ambivalent, il cherche la vérité, utilise le savoir mais est pourtant enclin à croire à l’irrecevable irrationalité.
En devenant critique nous avons perdu de notre capacité à croire. Tout être humain vit avec des croyances, elles font partie de son identité personnelle, de la construction du “moi”. L’absence de croyances de quelqu’ordre que ce soit impliquerait que nous n’ayons plus de rêves, plus d’espoir, avec pour ultime finalité, le fatalisme.
“Nous sommes éduqués à croire et non à savoir. La croyance peut être manipulée. Seul le savoir est dangereux”. Frank Herbert
Soyons conscients de nos croyances car ce sont elles qui construisent l”Homme…